Ma journée débute à 7 heures. Rendez vous à Turckheim avec Marie-Carmen devant la maison d’Alice. Un peu inquiet, j’essaie de me faire le plus petit possible. Elle a les clefs, elle entre. Je me glisse dans son sillage, elle lance, « bonjour Alice c’est moi ». Alice est encore couchée, une potence au-dessus de sa tête.
Bon, il faut que je commence. Un bref regard sur les lieux pendant que je prépare le matériel. La lumière, l’espace disponible…
Il ne faut pas traîner. Le temps de Marie-Carmen est compté, que dis-je compté, il est minuté.
« Faites votre travail, oubliez- moi » Facile à dire, surtout pour moi. Réfugié derrière le viseur, j’assiste au travail. Lever, toilette, habillage… La pudeur me fait abaisser mon Nikon et sortir de la pièce. Je regarde et j’écoute Marie-Carmen.
Tout sourire, un mot réconfortant, une main posée sur l’épaule. Les mains, voilà bien l’outil essentiel des auxiliaires de vie. Elles sont omniprésentes. Elles accompagnent, anticipent, rassurent.
Le temps s’écoule vite. Ai-je assez d’images ? Pas le temps de contrôler, on verra ça plus tard.
Entre deux portes, je vois soudain le sourire de Marie-Carmen qui disparaît. Un petit moment, juste un tout petit moment de fatigue, de doute, de réflexion. Mais vite elle se ressaisit et reprend son attitude pour poursuivre et terminer sa tâche. Pas le temps de réfléchir, ce soir peut-être chez elle, car la journée n’est pas terminée. Elle embraye les missions les unes derrière les autres. Il faut noter les heures d’arrivée et de départ, il faut vite reprendre la voiture et aller aider d’autres personnes qui l’attendent comme une délivrance. Je la suis. Nouvelle rencontre, nouveaux lieux, mais mêmes attentions, mêmes gestes, même sourire, même réconfort.
C’est la vie des auxiliaires de vie. Je les ai accompagnées pendant 6 mois.
Merci à Valérie, Marie-Carmen, Michèle, Anna-Maria, Isabelle, Sandrine, Emeline, Nassima, Perrine, Chantal, Agnès.
Merci pour ce qu’elles font et ce qu’elles sont.